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Les Nouvelles Consommations de l’Information 1/3 : MatriochK ou la recherche de sens

Publié le 05/03/2020

Retour sur notre conférence sur les Nouvelles Consommations de l’Information. Nos invités Sandra Freeman, Bertrand Gié et Giuseppe di Martino nous décryptent les évolutions récentes des médias et du journalisme à la source de la recomposition voire de la création de nouveaux modèles.

Sandra Freeman est journaliste. Elle a contribué aux rédactions de LCI, TF1, France Inter, Europe 1 ou encore Public Sénat au cours de sa carrière. En 2019, elle crée son propre média: MatriochK. Il s’agit d’une chaîne YouTube axée sur la transmission où la journaliste va à la rencontre de chercheurs, philosophes, innovateurs, artistes, à la recherche de bribes de sens à destination des jeunes générations. Michel Serres, Emmanuel Carrère, Bernard Stiegler… des acteurs éclairés sont invités à partager et transmettre auprès des nouvelles générations leurs regards, leurs expériences, leurs connaissances du monde, en somme leurs “#TrucsDeVie” autour de grandes thématiques de société.

De journaliste à créatrice d’un nouveau média

Lors de notre conférence à JIN, Sandra Freeman est revenue sur la genèse de son média MatriochK. En tant que journaliste, elle avait l’impression d’être face à la fin d’un certain modèle de journalisme dominé par une information descendante.

A l’aube de la quatrième révolution industrielle qui vient bousculer l’ensemble des assises de notre société, Sandra Freeman a souhaité avec MatriochK repenser son métier de journaliste en répondant à la question qu’elle se pose:

Comment les médias abordent-ils cette 4ème révolution industrielle?

On sait aujourd’hui qu’avec l’impact des réseaux sociaux, tout le monde peut devenir média. L’information devient alors horizontale et participative, bouleversant le métier de journaliste qui doit prendre en compte ces nouvelles sources de l’information.

La base de l’information, comme nous le rappelle Sandra Freeman, c’est la recherche de la vérité. Et si les les nouvelles technologies et les réseaux sociaux facilitent et démocratisent la diffusion de l’information, elles peuvent également la menacer puisque chacun peut devenir émetteur, qu’il soit qualitatif ou non, biaisé ou non laissant planer la menace de dérives, de Fake News, ou encore d’overdose médiatique.

Pourtant, la journaliste ne souhaite pas retirer la parole à ces nouveaux émetteurs de l’information mais au contraire lui donner corps. Pour faire face à la dématérialisation, la désagrégation du réel, du factuel il est important de lui donner forme.

« J’ai l’impression de contribuer à l’expression de nouvelles alternatives en aidant les autres à éditorialiser leurs contenus »

La journaliste, tout en reconnaissant le rôle fondamental des médias, craint une mort lente pour ceux qui n’auront pas su ou pu saisir qu’ils n’étaient plus en phase avec leur époque. Les médias doivent investir les nouveaux supports où l’expérience prédomine. L’essor des podcasts le montre bien. Outre une expérience, les médias doivent également proposer du sens auprès de leur public.

“Il est nécessaire d’aller plus loin que le pouce, symbole de la saisie, pour aller vers l’index, qui incarne le sens, la direction.”

Et c’est ici vraiment que se positionne MatriochK: dans cette quête de sens. Donner des clés de perception et de compréhension du monde auprès des nouvelles générations qui cherchent de nouvelles lectures de la société.

Lire notre article sur lefigaro.fr ou l’opportunité du virage numérique pour la presse avec Bertrand Gié (ajouter le lien de l'article)

Lire notre article sur Loopsider ou la nouvelle manière d’engager les médias avec Giuseppe di Martino (ajouter le lien de l'article)